L’invitation
José Mari Manzanares est incontestablement devenu une « figura ». Il le doit à ses immenses dons artistiques de torero et à ses exceptionnelles qualités de matador. Mais il le doit aussi, comme il le reconnaît lui-même, à sa cuadrilla, une des plus extraordinaires de l’histoire moderne. Rarement on a réuni autant de qualités individuelles (artistiques et techniques) et d’esprit collectif : amitié, solidarité, rivalité, compañerismo, comme on dit en espagnol. Dans cette cuadrilla, tout le monde reconnaît à Curro Javier un rôle moteur.
Aussi précis et discret à la brega, que brillant et engagé aux banderilles, il est un peu l’âme de cette cuadrilla dont Manzanares est l’esprit. Pour nous parler de sa propre histoire (il fut un novillero à succès au début des années 2000), de la vie quotidienne dans une grande cuadrilla « pas comme les autres », et de la technique des banderilles, nous recevrons avec fierté
Curro Javier
torero total
le mercredi 19 décembre à partir de 20h.
au sous-sol du restaurant Loubnane
29 rue Galande , Paris 5ème Métro Saint-Michel
Le compte rendu
C’est avec grand plaisir que les membres du club ont accueilli Curro Javier, banderillero de Jose Mari Manzanares.
Avec beaucoup d’humilité et d’émotion, Curro Javier a raconté sa trajectoire, ses illusions de novillero, mais surtout son désir, plus fort que tous les coups du sort et tous les coups de cornes de vivre du toro. Et d’en être digne. Plutôt qu’être un matador parmi tant d’autres, il décide, après une novillada à Séville, de changer l’or pour l’argent.
Mais la route n’est pas dégagée pour autant. Soutenu par son épouse, il s’entraîne plus encore pour cette nouvelle tâche de banderillero que lorsqu’il était novillero. Et il a beau connaître beaucoup de monde dans le mundillo, personne ne l’appelle. Il accepte les contrats avec des novilleros inconnus, dans des villages, dans la vallée de la terreur, autour de Madrid, où pleuvent les cornadas.
En 2005, enfin, il intègre une cuadrilla fixe. Celle de Jose Canales Rivera. Et cette année là, Rivera torée beaucoup avec Padilla, apodéré par Diego Robles. Lequel Diego Robles l’apprécie et parle de lui à Manzanares, qui cherche un homme neuf pour entrer dans sa cuadrilla.
C’est chose faite en 2006. De l’horizon de Curro Javier s’éloignent les routes poussiéreuses, les arènes portatives, les toros toujours plus gros. A la place, il découvre les Manzanares, le père, toujours présent, accueillant et entraineur de luxe pour le fils, avec qui il noue une complicité. Ces moments forts du campo lui donne l’énergie pour faire sa place dans cette cuadrilla, dans ce monde professionnel où les corridas se succèdent. 70 corridas en 2007 ! Et Curro s’entraine encore, toujours, et commence à croire en ses possibilités. Il est adopté par la cuadrilla, refait la course tous les soirs avec ses compañeros, revit ses sensations devant le toro, se consacre entièrement à son métier.
Et tous les hivers, il retrouve le matador pour des entrainements au campo. Et Jose Mari, qui ne prend pas ombrage des moments de gloire de sa cuadrilla, les encourage tous à se surpasser.
Et lui qui dit avoir plus d’art que de courage, contrairement à Trujillo son compañero « rival », lui qui à la pose des banderilles préfère le travail de cape, lorsqu’il faut aller chercher des toros, révéler leurs tendances, ouvrir leur charge, pointer leur corne, lui qui « ne cherche pas l’ovation, ne cherche pas à briller, juste à bien faire son travail », se remémore avec beaucoup d’émotion certains saluts, comme celui effectué l’année passée à Séville par toute la cuadrilla. Cette reconnaissance restera un de ses plus beaux souvenirs. L’accomplissement d’un parcours de vie qui vaut bien tous les sacrifices.
Christine Rosas
Bonsoir, Je participerai avec plaisir à cette soirée. Je trouve l’idée d’inviter Curro Javier excellente. Je suis un nouveau membre du club depuis un mois.
Bien cordialement à vous. Michel Broche
Envoyé de mon iPhone