
André Berthon, lors de la dernière fête du Club, en juin dernier © Marie-Luce
André Berthon, homme d’une immense culture et éminent aficionado est décédé soudainement le 17 novembre 2015 à l’âge de 73 ans. Ses brillantes études dans le domaine des sciences exactes l’avaient conduit à une activité de chercheur exercée aussi bien dans les institutions publiques que dans l’industrie. Littéraire autant que scientifique, il appréciait la littérature et en musique comptait au rang de ceux qui savent tisser des liens éclairants entre leur passion pour l’opéra et celle pour la tauromachie.
Il avait hérité son afición de sa famille charentaise et avait pu, très tôt, la développer auprès de celui qui fut son père spirituel en tauromachie, l’éducateur emblématique de l’afición française Claude Popelin aux côtés de qui il affronta, jadis, de nombreuses vaches en tienta. Il perpétuait la mémoire de ce maître par son engagement actif au sein de « l’Association Claude Popelin » qui, depuis 1982, décerne un trophée au meilleur lidiador de la saison française, distinction à laquelle il souhaitait, en tant que président, associer plus étroitement l’ensemble des entités taurines françaises.
De 1976 à 1998 il a présidé le Club taurin de Paris en lui conférant, durant plus de trois septennats, son identité de foyer d’enrichissement de la passion taurine par l’analyse, le dialogue et le partage entre tous les acteurs et toutes les sensibilités de l’afición. Outre son rôle institutionnel, dans lequel sa parfaite maîtrise de la langue de Cervantès en faisait un hôte de référence pour les invités espagnols, il apportait la rigueur pénétrante de ses analyses dans des conférences allant de thèmes techniques sur le toreo à des vues plus larges comme, par exemple, « Mozart et la corrida ».
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Une séance de toreo de salon © Marie-Luce Baccellieri
Durant plus de soixante ans il a fréquenté les arènes espagnoles et françaises. Amoureux de Séville, au point d’avoir été dans sa jeunesse pénitent au sein de la confrérie de Santa Marta, il fréquentait également les arènes de Madrid et celles de Bilbao, où chaque mois d’août il aimait à retrouver ses amis pour partager les nombreuses activités de la semaine des corridas générales. En France il ne manquait jamais une feria de Vic-Fezensac mais on le voyait aussi souvent sur les gradins de Nîmes, Dax ou Bayonne.
Son intelligence hors du commun, son sens aigu de l’analyse, sa capacité à suivre et à comprendre la dynamique évolutive entre le toro et le toreo, où il mobilisait la rigueur des principes et son expérience de practico, en faisaient un aficionado exceptionnel, de ceux qu’on aime avoir à ses côtés pour vivre plus intensément et plus complètement une corrida. Il savait également après les discours des uns et des autres à propos d’un taureau, d’un torero ou d’un combat, dire en une phrase claire et juste, l’essentiel qui avait échappé à tous. En tauromachie, comme dans d’autres domaines, ses goûts le portaient au classicisme. Il privilégiait l’intelligence du combat et la domination sur les effets plus spectaculaires. Antonio Ordoñez était son toreo de référence et l’admiration qu’il portait à Santiago Martin « El Viti » s’était transformée en une solide amitié.
Pour l’exemple qu’il constitue, pour l’action qu’il a conduite en faveur de la tauromachie et du patrimoine qu’elle représente, l’afición ressent à l’égard de ce maître discret et rigoureux un devoir de gratitude et de fidélité.
Toutes mes condoléances à sa famille et a ses proches. Gabrielle
Toutes mes sincères condoléances à la famille Berthon. Bien à vous. Gabrielle de Fierlant
Casa :tel: 00212 662 56 56 97En Belgique du 19/12/15 au 14/01/16tel: 0032 475 64 09 97 Date: Mon, 23 Nov 2015 15:24:28 +0000 To: gabrielledefierlant@hotmail.com