
Román sous l’œil attentif de jean-Pierre Hedouin et Patrick Guillaume © MBLAC
Zaragoza, Jaen, Nîmes… ces férias annoncent la fin de la temporada européenne et, pour les aficionados, après le temps des pérégrinations, sur les routes de France et d’Espagne ou sur un canapé devant la télé, vient celui où on revit la saison en parlant Toros au sein des Clubs et peñas.
Pour rester fidèle à cette tradition, le Club Taurin de Paris a fait sa rentrée. C’était le mardi 29 octobre, avec Román qui a accepté, au pied levé, de remplacer Juan José Padilla défaillant. En tant qu’ancien élève du lycée français de Valencia, il a aussi accepté de s’exprimer en français et nous avons pu constater que, quoiqu’il en dise, il est parfaitement bilingue.
C‘est avec la même authenticité dans l’engagement et la même sincérité souriante qu’il montre en toréant, qu’il a abordé l’analyse de sa jeune carrière, sa relation aux toros et son approche personnelle du toreo.

Roman © MLBAC
Lucide et précis sur son parcours, Román avance sur le toreo et le métier de matador des analyses et réflexions simples, claires et dénuées de tout pathos. Comment a-t-il vécu la Grande Porte de Madrid ? Arrivé à l’hôtel, surpris de ce succès, il s’est dit que finalement ce n’était pas si compliqué que cela ! Sauf que, la fois suivante, quand il a essayé de le faire de nouveau, il n’a pas réussi ! Sur la récente cornada de Madrid qui lui a arraché la fémorale, il avoue sa peur et dit avoir songé en arrivant à l’infirmerie et en voyant son sang se répandre à flots, que c’était un toro de Iban qui avait tué son ami Fandiño. Et de conclure sur la fémorale déchirée et le sang perdu : « Ceci est du passé ! ».
Revenant sur les conséquences des blessures, Roman souligne que le problème n’est pas tant la blessure elle-même, dès lors qu’elle est bien soignée, mais la perte de forme et la difficulté à s’entrainer qui en résultent. Au sujet de l’estocade, il précise que tout se joue au niveau de la tête. La réussite de cette suerte n’est pas seulement une question de courage ou de technique ; Les deux sont indispensables, mais la réussite du coup d’épée demande avant tout une totale concentration, associant volonté, engagement et certitude de réussir.
Sa sincérité, son enthousiasme, sa joie de vivre et son optimisme ont conquis le public.