Soirée Andrés Roca Rey

De gauche à droite, Jose Antonio Campuzano, Andrés Roca Rey et Jean-Pierre Hedoin, président du Club Taurin de Paris

Les aficionados étaient nombreux pour cette première soirée de la « temporada parisina ». Il est vrai que le cartel était prometteur, avec le tout récent matador Andrés Roca Rey et celui qui, depuis plusieurs années s’occupe de lui au quotidien, le maestro Jose Antonio Campuzano dont personne n’a oublié la brillante carrière à laquelle il a mis fin il y a près de 20 ans.

Après quelques mots de bienvenue du Président, les deux invités se sont livrés au jeu des questions, répondant alternativement avec gentillesse, sincérité et humour.

Si l’alternative de Andrés Roca Rey est récente1, depuis ses débuts en piquée à Captieux en juin 2014, ce jeune matador impressionne par sa maîtrise, son courage, son art et son intelligence de la lidia. Ce sont ces qualités mais aussi la rapidité de son apprentissage qui ont conduit le maestro Campuzano à le prendre auprès de lui pour l’accompagner.

A la tribune, Jose Antonio Campuzano, Araceli Guillaume, Andrés Roca Rey et Jean-Pierre Hedouin.

Andrés Roca Rey est né en octobre 1996 au Pérou, dans une famille d’éleveurs, d’impresarios, d’aficionados « practicos ». Son frère, de 10 ans plus âgé, a pris l’alternative en 2005 à Lima des mains de Enrique Ponce.

C’est à l’âge de 7 ans qu’il a tué sa première vachette, qu’il avait demandée comme cadeau d’anniversaire. Il a continué à toréer des vaches au Pérou en consacrant ses vacances scolaires à des voyages en Espagne où il a été élève de l’école taurine de Badajoz et où il s’est installé définitivement à l’âge de 16 ans. Ainsi, il vit maintenant chez le maestro Campuzano, auquel il voue une grande reconnaissance et surtout un immense respect pour les conseils techniques qu’il lui prodigue mais aussi pour ce qu’il lui apporte au plan personnel dans sa construction d’homme.

Andrés reconnait que Jose Antonio Campuzano est un maître exigeant, parfois un peu dur et sans complaisance, mais que c’est le prix à payer pour progresser. Dans son entraînement quotidien, il travaille beaucoup au « carreton » et en toréant « de salon ». Il suit toutes les recommandations du maestro, mais son souci d’authenticité, surtout dans la mise à mort, le conduit souvent à passer outre les conseils et à s’engager au-delà du raisonnable devant de mauvais toros, que, de l’avis du maestro, il pourrait tuer de façon « moins sincère ».

Il est un torero qui sait s’engager devant des toros difficiles, mais qui sait aussi montrer, comme en 2015 à Captieux devant son second novillo, à quel point il peut être artiste.

Parmi les « aînés » il n’a pas vraiment de modèle, même s’il reconnait l’apport important de Ponce et de Jose Tomas à la tauromachie.

Si, comme tous les toreros, il aime les toros qui transmettent, qui chargent avec fixité, qui permettent des faenas ar tistiques, il n’exclut pas de toréer des élevages plus difficiles, et pourquoi pas des Miura dont il a déjà toréé des vaches.

Sa maîtrise de la cape est impressionnante. En plus de l’aspect esthétique qui est celui que le public perçoit davantage, c’est, dit-il, avec elle que l’on apprend au toro à charger et il pourrait même imaginer une faena complète à la cape. C’est à la véronique, quand elle est bien faite et que le toro charge vraiment bien, qu’il se sent le mieux, mais son désir d’essayer de faire un quite à chaque toro fait qu’il aime toutes les autres passes (chicuelina, tafallera, gaonera, caleserina…).

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Les aficionados parisiens venus accueillir et écouter le jeune maestro.

La tarde du 19 avril à la Monumental de Madrid, d’où il est sorti par la grande porte après avoir coupé une oreille à chacun de ses toros du Puerto de San Lorenzo, restera le moment fort de sa carrière de novillero mais aussi le plus émouvant car il était le premier Péruvien à ouvrir cette grande porte. Il a, ce jour-là, fait le premier pas d’une ascension qu’il sait longue et difficile, mais il pense qu’il a tout pour y arriver comme le lui a dit Enrique Ponce, son parrain, le jour de son alternative.

Depuis Madrid il a enchaîné les triomphes (comme novillero : 2 oreilles à Séville, grande porte à Bilbao, puis 2 oreilles à Nîmes le jour de son alternative, 2 oreilles à Logroño où il était à l’affiche avec El Juli et Morante et une brillante présentation au Mexique).

Dans cette nouvelle étape, il va devoir affronter ses aînés, les « monstres ». D’ores et déjà une saison importante l’attend en Amérique avec une confirmation à Mexico le 14 février. L’Espagne se devra ensuite de l’engager car il représente le renouveau qu’attend l’afición.

1 19 septembre 2015 à Nîmes, devant le toro « Pocosol » de Victoriano del Rio – Parrain : Enrique Ponce, témoin : Juan Bautista.

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